Biosophie

La biosophie

Qu’est-ce que la biosophie ?

La sagesse de la vie ou « sagesse vivante »


Les savoirs-faire, ces sages pratiques, ne prennent toute leur valeur et leur véritable signification que lorsqu’ils sortent des manuels théoriques pour pleinement s’exprimer dans le monde, selon leur nature. Le savoir-faire n’est réel que lorsqu’il est pratiqué. La pratique des sagesses d’ici et d’ailleurs, de tous les temps, contient l’essence même de la vie. La vie, ce qui est vivant, la vitalité a besoin d’un vecteur pour « exister », et ce sont les sagesses, les savoir-faire, les pratiques. Et c'est là qu'il faut faire très attention à ne pas confondre les sagesses, la sagesse ou les savoirs-faire (tous contenus dans le vocable grec sophia) et la culture. Il ne s'agit pas ici de cultiver quoi que ce soit car qui dit cultiver dit contrôle, organisation, ordonner, et finalement, soumettre, gouverner, produire et reproduire. Or la vie est bien ce qui n'est pas reproductible : c'est l'anti-culturel par excellence. L'opposition traditionnelle nature et culture tient ici tout son sens. La vie, et sa matérialisation dans la nature - dont l'homme est un élément parmi d'autre - est véhiculée par l'esprit qui, lui-même vient à l'homme dans la sophia et aucun cas dans la culture ! Ce sont les savoirs-faire pratiques jusqu’à la sagesse universelle qui contiennent l'esprit, et, en lui, la vie. La vie, à travers l'esprit, vient à l'homme sous la forme de la sagesse, des savoirs-faires, de la pratique des arts. Chaque homme pratique un art qui lui est propre, qui lui convient, et cet art, à sa perfection est un savoir-faire qui n'a de réalité que lorsqu'il est pratiqué ici et maintenant. L'actualisation des savoirs-faire et des sagesses dans leurs pratiques quotidiennes donne à voir la ce qu'est la vie chez l'homme. Cela n'a rien à voir avec la culture agricole ou intellectuelle. Tout ce que l'homme prétend créer de culturel et qui tend à le démarquer un peu plus de la nature sauvage, à l'élever au-dessus de chaos biologique qu'est la nature, à s'extraire de la Procession du Un, tout cela est à distinguer de la sagesse. Qu'on soit bien d'accord la sagesse (sophia) et la culture s'oppose quant à leur essence. La sagesse fait le lien entre la vie naturelle et la vie humaine, elle perpétue la vie, elle transmet la vie : de la nature vers l'homme. La sagesse est le vecteur. A l'inverse, la culture est une rupture avec la nature, un divorce d'avec les forces vitales à l'œuvre dans la nature. Par la culture, l'homme marque sont désir d'indépendance, d'autonomie et son orgueil de supériorité, de maîtrise. La culture aveugle l'homme car par les moyens qu'il met en œuvre artificiellement il croit bêtement qu'il est le créateur de ses conditions de vie : les civilisations. Avec l'agriculture, il a cru que c'est lui qui produisait à sa nourriture mais il n'a fait que domestiquer la vie et, de ce fait, il l'a tuer. En passant de sauvage à domestique, le végétal perd son âme si je puis dire. L'esprit qui contenait la vie s'échappe. La culture de la nature, c'est-à-dire l'agriculture tue littéralement l'esprit qui contient la vie. Le végétal demeure organiquement vivant mais il est spirituellement mort. L'homme se nourrissant ainsi, nourri son corps mais tue son esprit. Par là, la culture écarte un peu plus chaque jour l'homme de la nature en tant qu'elle est originellement porteuse de l'esprit vivant. Par l'agri-culture, l'homme a soustrait le végétal de la nature, il se l'ait approprié en produisant artificiellement, culturellement et culturalement, les conditions nécessaires à sa production. C'est là le sens de domestication. L'homme donne ses propres caractères humains au végétal (tout comme à l'animal d'ailleurs) qu'il domestique et cultive. Et ces caractères ne sont ni la vie ni l'esprit mais la culture, la production et la reproduction standardisée de lui-même.... un néant quoi. (Cf. "la créature est un néant", Maître Eckhart). C'est pourquoi partout ou l'homme cultive et se cultive, il amène avec lui la mort et le dépérissement, la perte de l'esprit vivant, de la nature originelle. Retrouver le sens et le goût de la vie passe par l'apprentissage de savoir-faire, de sagesses et, pour finir, de la sagesse.

La biosophie se veut avant tout une épistémologie pour le 3ème millénaire et une sagesse pour l'homme moderne à la sortie de l'actualité. Bio-sophie comme vie de la sagesse, pratique concrète des savoir-faire. Tout cela connecte avec le Tout, nous met dans l'univers et non pas à côté comme un imbécile désirant construire son monde et produire ses propres formes. Quelle ignorance ! Mais l'esprit est dur et retors. La culture c'est l'assassinat de la vie par la création d'une non-vie, d'un néant. L'esprit donne forme à la vie et la vie vient animer l'esprit. L'esprit porte la vie de forme en forme et la vie se charge de les animer. Mais la vie est un mystère, un puits, un fond sans fond. Retrouvons l'esprit et nous deviendrons vivants. Reprendre ses esprits passe par le clair abandon de l'état de culture et par la pratique concrète et quotidienne d'un savoir-faire. Connaître un savoir-faire complètement, en saisir tout le sens, exceller dans sa pratique, c'est recevoir l'esprit de ce savoir-faire. La sagesse n'est rien d'autre que cela : avoir une connaissance intime et profonde d'un savoir-faire, connaissance qui se traduit par l'exécution parfaite, naturelle et spontanée, de ce savoir-faire. La pratique d'un tel savoir-faire devient une seconde nature. Il ne s'agit donc pas simplement d'acquérir une méthode, encore faut-il être en totale adéquation, en complète harmonie avec cette sagesse pratique. On doit en quelque sorte s'abandonner à elle et se soumettre à son esprit, à ce qui fait ce qu'elle est. Car il s'agit toujours d'une force avec laquelle il va falloir composer. Il s'agit de maîtriser la puissance, l'énergie, la force d'une sagesse pratique en se fondant en elle, un peu à la manière d'une armure de chevalier, épée et bouclier compris. Ainsi compris, le savoir-faire particulier devient le support de la grande sagesse, Archétype universel. La sagesse fait le lien entre l'homme et la l'esprit de ce savoir-faire. La vie flue à travers le savoir-faire dans l'homme. En retrouvant l'esprit d'une sagesse pratique, l'homme est de nouveau connecté à la vie, au Tout. Ce n'est donc pas l'homme qui insuffle vie à ses créations mais bien plutôt les sagesses qui, lorsqu'elles sont intégrées et complètement incorporées, diluées, transmettent la vie, animent, vivifient l'homme. L'homme est vivant que par ses esprits. Ce sont les esprits animés de l'homme qui le maintiennent en vie. Qu'il perde ses esprits au profit de la culture et l'homme meurt. Un homme vivant est un homme animé par l'esprit vivant. Cet esprit se communique jusqu'à l'homme au travers des sagesses. La culture est l'illusion inverse, celle que l'homme produit des formes et donne vie par son propre esprit. Quelle erreur !



La nature comme interface.
Nature de la vie
Nature de la sagesse.
Nature comme espace, nature comme essence.

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