Mouvement et immobilité

Publié le par Jahman

Mouvement et immobilité

L’immobilité c’est la vie, le mouvement, c’est la mort. Le mouvement, c’est la plus grande illusion, comme je l’ai déjà dit, l’illusion de la conscience. La conscience crée le mouvement, l’illusion, par son activité même. La conscience sépare, divise l’Un en objet-sujet. Le mouvement et l’immobilité, c’est toujours la même épistémologie de l’un et du multiple. Ici, le temps vient jouer les entremetteurs, car tout est déjà joué, la pensée vient en contrecoup pour réifier une réalité déjà aliénante.

Certes, dire que la vie est immobilité peut sembler quelque peu paradoxal car, partout nous voyons bien que ce qui est mort est immobile et que toute vitalité se caractérise par un mouvement, une activité. Là, se pose le problème de l’origine, origine hors du temps. Et là, notre connaissance, notre puissance cognitive trouve son achèvement ; notre connaissance est une connaissance temporelle, quoi qu’on fasse, de n’importe quelle manière qu’on si prenne, nous sommes déjà dans le temps, le mouvement, l’illusion. C’est trop tard, nous avons pensé, nous ne pouvons que continuer ce mouvement, aller toujours plus loin dans cette pensée. Mais l’origine, qui résout la dialectique du mouvement et de l’immobilité en particulier, de l’Un et du multiple en général, ne peut se trouver par une voie quelle qu’elle soit. Nous sommes tombés. L’origine se donne (grâce), nous ne pouvons l’arracher, lui faire violence, elle est trop pure, trop Un, trop Vraie.

Ainsi, dans notre monde, la vie est bien mouvement, la mort immobilité. Ainsi, la pierre est immobile et s’oppose par là aux êtres vivants, qui eux, ont la puissance d’agir, le mouvement, le déplacement. Ils acquièrent une plus grande autonomie, et s’éloignent d’autant du Réel, de Dieu. En cela, la pierre est plus proche de Dieu que n’importe quel être humain. Si la vie est bien mouvement c’est qu’il s’agit du monde, de la réalité, du relatif. Le mouvement est vie et l’immobilité est mort dans le Mouvement mais le mouvement est mort et l’immobilité vie dans l’Immobilité. Si la vie est mouvement en ce monde, il ne faut pas oublier qu’elle est vie dans le temps, vie relative à la mort.

 

Absolu / Un

Mouvement

Immobilité

Relatif / dualité

immobilité = Mort

immobilité = Vie

mouvement = Vie

mouvement = Mort

 

Pour le dire autrement, Dans l’univers du mouvement, la vie est mouvement mais dans l’univers de l’immobilité, la vie est immobilité, de même pour la mort. L’absolu Mouvement contient la dualité relative vie comme mouvement et mort comme immobilité ; de même pour l’absolu Immobilité.

La dialectique de l’Absolu et du relatif, de l’Un et du multiple, comme celle de l’Immobilité et du mouvement n’est pas un problème ou une énigme à résoudre dans le temps, mais un mystère inconnaissable éternel.

Tout dualité ne peut se convertir en unité, à cause du mouvement même, du temps, de l’illusion, cette séparation intérieur-extérieur.

Si je dis que la vie est immobilité, c’est seulement parce que je suis dans le règne du mouvement, je suis dans le monde, l’illusion et le temps, et qu’à partir de là, il est impossible de remonter à l’origine, à l’Un. L’Un, tout comme l’âme, n’a pas de nom, Si je dis Un, déjà, je l’oppose à la dualité, et, par là, au multiple. Or, l’Un ne s’oppose à rien, l’Un est au-delà de l’être, il n’existe pas et pourtant il est partout, présent. Mystère du transcendant-immanent.

Notre activité, notre mouvement, celui du corps et de la conscience sont à l’origine de l’illusion et nous séparent chaque jour de l’UnUnUn. Les taoïstes l’avaient bien vu, wu wei. Car c’est la conscience qui crée le mouvement, la séparation intérieur-extérieur. Nous regardons à partir de notre extérieur de sorte que nous sommes divisés même-autre, toujours la même. Les mots sont impuissants ; ils contribuent au contraire à l’aliénation redoublant celle initiale du monde. La conscience est réification, schizophrène. Et là, je lance un « cri d’alarme », un appel à l’homme : la conscience est schizophrène dans son essence, elle mène à la mort, davantage que le corps. La conscience s’échappe de la vie par son mouvement qui la rend autonome, son activité propre. Division à l’infini, d’abaliéforme à aséiforme, l’évolution de l’individu l’entraîne à une mort certaine, cette mort qui n’est ni un bien ni un mal. L’homme doit renoncer, c’est la voie – le renoncement –, à toute volonté propre ; agir sans agir, vivre dans le règne du mouvement comme mort pour mourir dans le règne de l’immobilité comme vivant. Et là la vie devient mort et la mort vie. Coïncidence des opposés… Trop dure à dire. L’épistémologie que je tente de développer n’est pas une épistémologie au vrai sens du terme car l’objet de la connaissance n’est pas un objet et la connaissance n’en n’est pas une non plus, tout comme le sujet connaissant n’est plus, ni négation ni affirmation. Toujours la même. On ne peut que célébrer la création, la manifestation, la maya. On ne peut que chanter et jouer dans ce monde de vie et de mort.

Publié dans Conscience

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H
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F
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Vous êtes cordialement invité à visiter mon blog.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Description : Mon Blog(fermaton.over-blog.com), présente le développement mathématique de la conscience humaine.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La Page No-6, THÉORÈME DE LEYDE.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> L'ÉMERGENCE D'UNE IDÉE CONSCIENTE ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Clovis Simard<br /> <br /> <br /> <br />
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